[info] attention a l'utilisation de votre engin

La mort d'un passionné, samedi à Bassoues, rappelle que le quad n'est pas un véhicule anodin... même si les accidents sont rares. Enquête sur les bonnes pratiques auprès des professionnels et des usagers.

Serge d'Armagnac n'a pas entendu parler de l'accident mortel qui a coûté la vie à un homme de 71 ans, samedi à Bassoues. Hier, avec un voisin, il a attelé une remorque à son quad acheté il y a trois ans à Condom, et il est passé dans ses vignes, à Cassaigne, pour vérifier les filets releveurs. Comme beaucoup d'agriculteurs dans le Gers (qui constituent 70 à 90 % des usagers selon les concessionnaires) Serge n'a pas suivi de formation pour conduire son quad. Il a appris sur le tas. « Mais je ne m'en sers pas sur des terrains très accidentés. Et puis c'est pratique, ça ne tasse pas la terre », précise-t-il comme pour s'excuser.

Bien connaître le terrain et l'usage auquel est destiné le quad, voilà le secret pour limiter les risques selon les professionnels. À cet égard, Frédéric Parraguette à Peyrusse-Grande, Jean-Laurent Cardeillac à Gondrin et Pierre Campanini à Masseube sont sur la même longueur d'onde. « Tirer une remorque, ça change le comportement du quad. Être à deux ou seul dessus aussi, relève Frédéric. Et puis, on ne monte pas sur un talus comme ça du jour au lendemain. »

« Une pente, ça s'aborde de face et pas en travers. On se met en avant pour monter et en arrière pour descendre », poursuit Jean-Laurent, rejoint sur cette idée par Benoît Desenlis, l'un des organisateurs de la rando qui a viré au drame samedi : « Effectivement, grâce à ça et à un centre de gravité très bas, on se renverse beaucoup moins qu'avec un tracteur à pente équivalente. » Seulement voilà, la pente n'était pas énorme samedi. Et pourtant, un homme est mort, preuve que le choix du matériel est au moins aussi important que l'expérience du pilotage.

LE CONSEIL DES PROFESSIONNELS
Certes, il faut y mettre le prix. Simon Tales, un jeune agriculteur de Lauraët, n'a pas lésiné sur l'investissement. Mais il ne regrette pas d'avoir été chez un pro (1). « Je trouve le quad bien plus stable et sûr que la moto. » Pour rechercher la sécurité, rien de tel que la formation. Mais les possibilités sont limitées à Quad concept, seule entreprise gersoise habilitée. Elle est d'ailleurs en pourparlers avec la MSA afin de mettre en place une formation pour les agriculteurs. Pour une formation économique, restent les clubs qui organisent des randos avec des pilotes expérimentés. « C'est comme ça que j'ai le plus appris, avec les copains », sourit Simon.

Mais les concessionnaires continuent à enfoncer le clou. Attention aux quads achetés sur le net ou sans le conseil de pros. « Pour le loisir, la balade ou le boulot, on ne prend pas le même quad, martèle Pierre. Le quad peut être dangereux si le client n'est pas averti de ce qu'il va acheter. »
(1) Bons rapports qualité prix à partir de 5 000€.

« Des gens se sont mis à vendre des quads comme ils vendent des chaussettes ou des tondeuses depuis que les Chinois sont leaders sur le marché. Mais le quad, c'est d'abord le conseil »
Frédéric Parraguette, concessionnaire à Peyrusse-Grande
repères
Le chiffre : 255
quads > Immatriculés dans le Gers en 2010. Soit 22 de moins qu'en 2009 (-7,9%). Cela place les Gersois au 4e rang des utilisateurs, en Midi-Pyrénées, derrière les Haut Garonnais (499 quads immatriculés), les Aveyronnais (335 quads) et les Tarnais (275 quads), mais devant les Tarn-et-Garonnais (174 quads), les Haut Pyrénées (165 quads), les Lotois (160 quads) et les Ariégeois (123 quads).

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